Comment choisir le volume de ses prothèses mammaires ? Guide pour éviter les regrets
Quand on prépare une augmentation mammaire, une des grandes questions arrive très vite : « Combien de cc (millilitres) choisir ? ». 250 cc, 300 cc, 400 cc… et on finit vite noyée dans des chiffres qui ne veulent pas dire grand-chose sans explications.
En réalité, le choix du volume n’est pas un simple « menu de tailles » où l’on coche 300 ou 350 cc comme on choisit une pointure de chaussures. C’est un équilibre entre votre morphologie, vos envies, vos limites physiques et ce que le chirurgien peut faire en toute sécurité. Ce guide a pour but de vous aider à comprendre la logique du choix du volume pour en parler sereinement avec votre chirurgien.
1. Volume des implants : ce que signifient vraiment les « cc »
Le volume d’une prothèse mammaire est exprimé en millilitres (ml ou cc). Plus le chiffre est élevé, plus l’implant est volumineux. Mais deux implants de même volume peuvent donner des résultats très différents selon :
- leur base (large ou étroite),
- leur profil (plus ou moins projeté vers l’avant),
- votre largeur de thorax et la forme de vos seins avant l’intervention.
Traduction : un 300 cc sur un petit thorax fin et un 300 cc sur un thorax large ne donneront pas du tout le même visuel. C’est pour ça que comparer « la taille en cc » avec une amie est souvent trompeur.
2. Ce qui compte avant les chiffres : votre corps, pas un tableau
2.1. La largeur de votre thorax et de votre base mammaire
Le point de départ pour choisir une prothèse, c’est la largeur de votre base mammaire (la base du sein) et celle de votre thorax. Un implant trop large :
- déborde sur le côté ou vers le milieu,
- peut se toucher au centre de façon peu naturelle,
- risque de créer un effet « bloc » plutôt qu’une poitrine harmonieuse.
Un implant trop étroit pour votre base, au contraire, ne remplit pas correctement le sein et donne un résultat peu équilibré. Le chirurgien mesure votre poitrine (largeur, hauteur, distance entre les aréoles, épaisseur de la peau) pour déterminer une « fourchette de volumes possibles » réaliste.
2.2. L’épaisseur de vos tissus (peau, graisse, glande)
Plus vous êtes mince et peu dotée au départ, plus la prothèse sera visible sous la peau. Cela influence :
- le volume maximum que l’on peut se permettre sans résultat artificiel,
- la position de l’implant (devant ou derrière le muscle, ou technique mixte),
- le type d’implant (plus ou moins projeté, enveloppe, etc.).
Sur une poitrine déjà un peu présente, on peut généralement se permettre un peu plus de volume sans que la prothèse se « devine » trop.
2.3. La qualité de la peau et des tissus
Une peau très fine ou très distendue n’a pas la même capacité à supporter un volume important. Un implant trop lourd dans un tissu fragile peut, avec le temps :
- accentuer la ptose (chute du sein),
- tirer sur la peau,
- donner un aspect « ballon trop rempli » ou un sein qui descend trop bas.
Là encore, le chirurgien évalue ce que vos tissus peuvent raisonnablement supporter à long terme, pas seulement les premières semaines après l’opération.
3. Vos envies : naturel discret ou poitrine assumée ?
3.1. L’effet recherché dans le miroir
Avant même de parler de chiffres, il est utile de clarifier ce que vous voulez voir dans le miroir :
- Résultat très naturel, presque “secret”, comme si vous aviez toujours eu cette poitrine.
- Résultat visible mais harmonieux : on voit qu’il y a une belle poitrine, mais sans disproportion.
- Résultat plus volumineux et assumé : poitrine clairement mise en avant, conseillée plutôt si votre morphologie le supporte.
Vous pouvez montrer au chirurgien des photos d’exemples (en expliquant ce que vous aimez, ce que vous n’aimez pas), en gardant à l’esprit que vous ne copiez pas un corps mais une intention de style.
3.2. Votre mode de vie et vos activités
Le volume des prothèses se choisit aussi en fonction de votre quotidien :
- Vous faites beaucoup de sport (course, danse, sport de contact, yoga intense) ? Des volumes modérés sont souvent plus confortables.
- Votre travail implique de porter des charges, d’être très mobile ou au contraire très assise ? Le ressenti n’est pas le même.
- Vous préférez les vêtements ajustés, les décolletés, ou au contraire un style plus discret ?
L’idée est d’avoir une poitrine qui s’intègre à votre vie, et pas l’inverse.
4. Pourquoi la taille de soutien-gorge est un mauvais guide
Beaucoup de patientes arrivent en consultation avec une phrase du type : « Je fais un petit bonnet A, je veux un C. » Le problème, c’est que :
- Les tailles de soutiens-gorge ne sont pas standardisées entre les marques.
- La même taille peut rendre très différent selon la forme du bonnet, la largeur de la poitrine, le tour de dos.
- Le look visuel (sous un T-shirt ou nue) n’a pas grand-chose à voir avec le chiffre imprimé sur l’étiquette.
Il vaut mieux parler en termes de proportions (« je veux remplir un décolleté sans être trop imposante », « je veux un effet généreux visible ») que viser absolument “un 95C”. Le chirurgien traduit ensuite cette intention en volume et en type de prothèse.
5. Volume, base, profil : un trio indissociable
5.1. La base (largeur de la prothèse)
La base de l’implant doit correspondre à la largeur de votre sein. Une base trop large vous donne un décolleté trop rapproché et artificiel ou un sein qui déborde vers l’aisselle. Une base trop étroite crée un sein “rond posé sur un cône”. Le chirurgien détermine généralement une plage de diamètres possibles, et le volume va ensuite se caler là-dessus.
5.2. Le profil (projection vers l’avant)
Les implants existent avec différents profils : bas, modéré, haut, parfois extra-projeté. À base égale :
- un profil modéré donne une poitrine plus étalée, plus discrète en projection ;
- un profil plus projeté donne plus de relief vers l’avant, mais peut paraître plus “opéré” sur certains thorax.
On peut parfois obtenir un effet similaire avec un profil plus projeté mais volume légèrement plus faible, ou l’inverse. D’où l’importance de regarder l’ensemble du trio (base + profil + volume) et non le chiffre en cc isolé.
6. Essais, sizers, simulations : comment se projeter concrètement
6.1. Essais avec sizers dans un soutien-gorge
Beaucoup de chirurgiens proposent des essais avec sizers (implants d’essai) que l’on met dans un soutien-gorge spécial, parfois sous vos propres vêtements. Cela permet de :
- visualiser plusieurs volumes (par ex. 260 / 285 / 310 cc),
- voir comment la poitrine se comporte dans un t-shirt, une chemise, une robe,
- comparer ce que vous ressentez entre deux tailles proches.
Ce n’est pas un “aperçu parfait” du résultat final, mais cela aide beaucoup pour affiner la décision.
6.2. Simulations 3D (quand le cabinet en dispose)
Certains cabinets disposent de systèmes de simulation 3D qui modélisent votre buste et permettent de visualiser différents volumes et formes. Cela reste une aide à la décision, pas une promesse photographique du résultat. Mais pour beaucoup de patientes, voir plusieurs options sur leur propre silhouette est très rassurant.
7. Petites erreurs fréquentes… et comment les éviter
- Choisir “comme une amie” : même volume, même prothèses, même chirurgien… mais pas le même corps. Le résultat ne sera pas identique.
- Se baser uniquement sur des photos Instagram : filtres, postures, push-up… tout fausse la perception du volume réel.
- Vouloir “le plus gros possible” parce que “tant qu’à faire” : à long terme, ce sont votre dos, votre peau et votre confort qui encaisseront.
- Rêver d’un volume énorme sur un thorax minuscule : parfois tout simplement pas possible sans faire du mauvais travail.
- Se décider dans la précipitation : le choix du volume mérite de mûrir après les consultations, pas en signant le devis sur un coup de tête.
8. Questions utiles à poser à votre chirurgien
Pour choisir sereinement, vous pouvez par exemple demander :
- Quelle fourchette de volumes serait raisonnable dans mon cas, et pourquoi ?
- Que changerait concrètement un peu plus ou un peu moins (par ex. 280 vs 320 cc) sur mon corps ?
- Quel type de résultat (très naturel / visible mais harmonieux / très volumineux) correspond le mieux à ma morphologie ?
- Comment ce volume risque-t-il d’évoluer dans le temps avec ma peau et mon mode de vie ?
- Si j’hésite entre deux volumes, lequel recommandez-vous en pensant à mon confort à long terme ?
Un chirurgien sérieux ne se contente pas de vous demander « Combien vous voulez ? ». Il explique, argumente, propose… et parfois dit non à certaines demandes.
9. En résumé : comment bien choisir le volume de ses prothèses mammaires ?
Le bon volume de prothèses, ce n’est pas un chiffre que l’on trouve sur un forum ou sur TikTok. C’est un point d’équilibre entre :
- votre morphologie (thorax, seins de départ, qualité de peau),
- votre mode de vie (sport, travail, style vestimentaire),
- l’effet visuel que vous souhaitez (discret, harmonieux, très généreux),
- les limites médicales et esthétiques que le chirurgien estime raisonnables à long terme.
Votre rôle : exprimer honnêtement ce que vous voulez, ce que vous ne voulez surtout pas, ce que vous craignez (trop gros, pas assez visible, trop artificiel…). Le rôle du chirurgien : traduire tout cela en un projet réaliste, en vous expliquant clairement pourquoi il conseille une certaine plage de volumes plutôt qu’une autre.
Au final, le bon volume, c’est celui qui s’intègre à votre corps au point que vous finissez par oublier les chiffres en cc… pour simplement profiter de votre silhouette.
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